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La Steppe, d’Anton Tchekhov : le monde et l’enfant

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La Steppe est exemplaire de l'art de Tchekhov. Ici, l'art du détail ne se fige pas en réalisme. À travers le regard de l'enfant qui est le protagoniste de cette longue nouvelle, la description du paysage et les scènes relatées se font pure poésie.

La Steppe est exemplaire de l'art de Tchekhov. Ici, l'art du détail ne se fige pas en réalisme. A travers le regard de l'enfant qui est le protagoniste de cette longue nouvelle, la description du  paysage et les scènes relatées se font  pure poésie.

L’univers de Tchekhov sait faire place à la société entière. Son réalisme est avant tout une « démocratisation » de la littérature, par sa langue, mais aussi dans son objet : la comédie humaine de Tchekhov, c'est à peu près 8 000 personnages de toutes classes sociales, évoqués sans une fausse note. Cet univers n'est pas né d'une ambition balzacienne, non plus que d'une volonté naturaliste. Il est le champ d'investigations d'ordre à la fois moral et artistique.

Le meilleur exemple est sans doute La Steppe (1888), chef-d'œuvre d'une narration à la fois lyrique et épique, jeu d'une savante paresse sur les temporalités et les espaces. Dans la mer toujours recommencée de la steppe, un garçonnet accomplit une sorte de voyage initiatique : il connaît des rencontres de hasard, l’ennui et la fièvre. Minuscule dans un paysage mouvant et sans repères, il devient l'image de l'homme russe, somnolent et comme bercé par un avenir incertain. L'image aussi de l'artiste écoutant la musique d'un récit sans frontières.

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Pour citer ce document

Encyclopædia Universalis. La Steppe, d’Anton Tchekhov : le monde et l’enfant [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )