La répression du Printemps de Prague
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Le Printemps de Prague représente une menace pour l'hégémonie soviétique sur l'Europe de l'Est. La réaction de Moscou ne se fait donc pas attendre. L'écrasement du mouvement est l'occasion de réaffirmer la toute-puissance soviétique et la détermination de l’U.R.S.S. à « protéger » le camp communiste des sirènes de la démocratie.
Le 20 août 1968, vers 23 heures, des dizaines de milliers de parachutistes soviétiques débarquent à l'aérodrome de Prague, transportés en avions-cargos à partir de Moscou et de Lvov. Quelques instants auparavant, des soldats est-allemands et polonais, soviétiques, hongrois et bulgares avaient franchi les frontières nord, est et sud de la Tchécoslovaquie, où ils étaient massés depuis 3 mois. Au matin du 21 août, ils sont 200 000, 2 jours plus tard 500 000 (7 500 chars, 11 000 canons), et 650 000 au bout d'une semaine.
Cette opération, parfaitement réussie sur le plan technique connaît cependant un échec retentissant sur le plan politique, en particulier à cause de la résistance passive de la population. Le 21 août, à 1 heure du matin, le comité central du Parti communiste tchécoslovaque décide la poursuite des activités de toutes les institutions du parti et de l'État. Les Soviétiques peuvent ainsi arrêter les principaux animateurs du Printemps de Prague, mais ils ne peuvent pas instaurer le gouvernement dévoué à leur cause. Dès l'aube, une flambée de résistance passive s'empare du pays.
L'hostilité ouverte, bien que pacifique, vis-à-vis des occupants se transforme en un boycottage organisé : une grève générale d'une heure paralyse le pays le 23 août à midi. Les troupes étrangères sont privées de ravitaillement, obligeant ainsi les Soviétiques à négocier avec les dirigeants élus du pays : ce sont les accords de Moscou du 16 octobre. Toutefois, la normalisation des institutions fait baisser la pression de la rue et mène à une « contre-révolution », qui s’achève par la chute de Dubcek le 17 avril 1969.