La réforme agraire au Mexique
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La révolution mexicaine de 1910 est à l’origine de profonds bouleversements. Ainsi, la politique de redistribution des terres, réclamée par les paysans révolutionnaires et instaurée dans le cadre de la réforme agraire en 1917, est la plus ambitieuse que l’Amérique latine ait jamais connue.
La réforme agraire mexicaine, organisée en 1917, ne concerne d'abord que les terres déjà exploitées. Il s'agit de réduire les grands domaines et de constituer des communautés rurales, appelées ejidos, dont les parcelles sont confiées en usufruit (droit d’utiliser le bien sans en avoir la propriété) aux travailleurs des campagnes.
Mais cette mise en œuvre partielle de la réforme agraire ne peut fournir des terres à tous ceux qui y ont droit. Aussi faut-il ouvrir, dès 1926, les zones pionnières des oasis, des steppes et des terres chaudes (situées le long du littoral) aux hommes des ejidos qui s’y installent aux côtés des colons propriétaires.
Les distributions de terres se font à un tel rythme que, de 1926 à 1970, les surfaces cultivées ont plus que doublé, passant de 7 millions d'hectares à plus de 15 millions. Toutefois, la réforme agraire répond à des exigences sociales. Elle donne surtout des terres à des petits paysans qui produisent peu : 85 % des fermes mexicaines ne livrent, en valeur, que 15 % des denrées agricoles commercialisées. En revanche, 15 % des exploitants réalisent la révolution agricole sur les terres confiées par la réforme agraire.
Au début des années 1980, les autorités décident d'abandonner progressivement le système qui maintient en place une agriculture peu efficace, souvent pratiquée dans des exploitations trop petites. L'objectif est de réorienter le secteur vers des productions d'exportation à forte valeur ajoutée, telles que les fruits, les fleurs ou les légumes, tout en favorisant la constitution d'exploitations plus grandes.
En 1991, la réforme de l'article 27 de la Constitution de 1917 met un terme aux distributions de terres et permet, à travers un processus de privatisation, de relancer le marché de la terre.