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La nature et l’art nouveau

Pour les créateurs de l' « art nouveau », le motif végétal n'est pas qu'une transcription fidèle, à la manière d'un botaniste. Il importe d'exprimer le sentiment de « la grande communion de la nature » (dénomination d'une coupe de Gallé, 1900). Le décorateur moderne éveille « les esprits et les âmes par la traduction des beautés épandues dans le monde ».

À l'époque de l'art nouveau, des beautés inconnues de la nature sont révélées : la découverte des fonds sous-marins, l'examen au microscope de micro-organismes fournissent des motifs d'inspiration inédits.

À Munich, Hermann Obrist et August Endell sont influencés par les travaux d’Ernst Haeckel, qui publie Kunstformen der Natur (1899). Obrist dessine une Moule fantastique (1895), et Endell construit en 1897 le studio de photographie Elvira, décoré de formes grouillantes et fantastiques. Obrist a pour objectif d'étudier le principe d'organisation derrière l'apparence de toute forme de vie, d'agrandir les détails observés au microscope, le changement d'échelle donnant naissance à des motifs nouveaux.

Antonio Gaudí n'hésite pas à mouler des êtres vivants pour orner le portail de la Nativité à la Sagrada Familia (commencée en 1884) à Barcelone et crée des êtres fantastiques (le dragon de la Finca Güell ou la salamandre du parc Güell). Les associations étranges ne manquent pas : dans le domaine du bijou, le Français René Lalique et le Belge Philippe Wolfers assemblent des poissons, des serpents, des crabes...

Le règne de l'ornement de l'art nouveau assure l'union de l'architecture, du décor et du mobilier.

Pour citer l'article : « La nature et l’art nouveau », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le . URL : http://junior.universalis.fr/document/la-nature-et-l-art-nouveau/

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