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La mémoire meurtrie de la Grande Guerre

Ce document est lié à l'article «  PREMIÈRE GUERRE MONDIALE : LE BILAN  ».

Avec plus de 10 millions de morts, la Grande Guerre apparaît, dès 1919, comme le conflit le plus meurtrier de l’histoire de l’Europe. Il s'agit, dès lors, de ne pas oublier les sacrifices consentis. Dans les années 1920 et 1930, la mémoire de la guerre est quasi omniprésente.

L’intensité des combats durant la Grande Guerre, leur nouveauté, du fait du perfectionnement de l’artillerie et de l’invention des gaz, augmente le traumatisme. Les grands blessés, ces « gueules cassées » que le président du Conseil Georges Clemenceau invite lors de la signature du traité de Versailles (1919), témoignent des souffrances endurées par les soldats.

Ceux-ci se constituent en associations d’anciens combattants, qui entendent parler au nom des morts. Ces associations sont diverses dans leurs orientations politiques, mais elles peuvent s’allier dès lors que les gouvernements ne leur semblent pas agir au nom des sacrifices humains consentis de 1914 à 1918.

Les anciens belligérants mettent très rapidement en place un véritable culte du souvenir. En France, le 11 novembre devient jour de commémoration nationale. Chaque commune fait ériger un monument aux morts pour la patrie. À Paris, l’Arc de triomphe accueille la dépouille d’un soldat inconnu, symbolisant tous les disparus de la guerre.

Les romans et récits de guerre se comptent par centaines; certains sont même portés à l'écran, comme Les Croix de bois de Roland Dorgelès (1919), adapté au cinéma en 1932. Le souvenir du conflit est, de plus, périodiquement ravivé par les parutions plus ou moins polémiques de Mémoires et de souvenirs des dirigeants et par les funérailles de ses grands acteurs (Clemenceau et Foch en 1929, Joffre en 1931).

 

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Encyclopædia Universalis. La mémoire meurtrie de la Grande Guerre [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )