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La mélodie : un jeu subtil d’intervalles et de durées

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La mélodie est une succession de sons qui ont entre eux des rapports d'intervalles et de durée. Telle est la définition la plus large et la plus indéterminée qui puisse en être donnée.

L'intelligence de la mélodie exige de l'auditeur une aptitude à donner un sens à toute manifestation d'un intervalle entre 2 sons successifs. L'auditeur peu averti peut ainsi ne pas apprécier des intervalles et des enchaînements d'intervalles que son oreille interne, c'est-à-dire sa mémoire, ne lui permet pas de prévoir plus ou moins confusément. C'est le cas lorsqu'un auditeur uniquement habitué à la musique classique entend une mélodie modale, comme un chant grégorien. C'est le cas lorsqu'un auditeur sans imagination entend une œuvre dont le compositeur a, lui, une expression mélodique personnelle, donc inaccoutumée. Cela explique que des critiques de bonne foi aient pu écrire qu'il n'y avait pas de mélodie dans Faust de Charles Gounod ou dans Carmen de Georges Bizet.

Mais l'appréhension d'une phrase musicale exige de l'auditeur un sens plus subtil encore : celui de son accentuation rythmique véritable, qui ne peut aucunement se mesurer par une simple addition de valeurs égales. La musique classique nous a trop habitués à cette facilité trompeuse qui consiste à compter des temps égaux à l'intérieur d'un découpage fixé d'avance et concrétisé dans la barre de mesure. Ce qui donne son véritable visage à une mélodie, ce sont les accents expressifs qui marquent les points où elle culmine entre une tension et une détente, selon la loi de tout discours, qu'il soit formulé avec des mots ou avec des sons. Ces accents expressifs n'ont rien à voir avec le découpage régulier de la durée en mesures.

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Encyclopædia Universalis. La mélodie : un jeu subtil d’intervalles et de durées [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )