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La loi des suspects pendant la Terreur

Sous la Terreur, la loi des suspects, votée par la Convention nationale en 1793, permet d’arrêter tout individu considéré comme un ennemi de la Révolution.

Votée le 12 août 1793, en pleine Terreur dont elle devient un des principaux instruments, la loi des suspects voit son champ d'application, déjà très vaste, élargi le 17 septembre. Elle permet l'arrestation immédiate, sans motif comme sans preuve, de tous ceux qui « n'ont pas constamment manifesté leur attachement à la Révolution » ou de ceux qui « n'ayant rien fait contre la Liberté, n'ont rien fait pour elle ».

D'abord dirigée contre les nobles, les prêtres, les émigrés, les riches, cette loi finit par englober dans la catégorie des suspects tous ceux qui, par leurs manières, leurs propos, leur façon de penser ou de s'habiller, ne donnent pas l'exemple quotidien d'un enthousiasme militant pour l'idéal révolutionnaire. Sont suspects non seulement les riches ou les anciens notables, mais également les peureux, les indifférents, les insouciants et, finalement, les révolutionnaires eux-mêmes, qui finissent par tomber à leur tour sous le coup de cette loi qu'ils ont faite pour se débarrasser de leurs ennemis. La loi des suspects, après avoir rempli les prisons, est adoucie dans son application après le 9 thermidor an II (27 juillet 1794), jour de l’arrestation de Robespierre, puis abrogée le 4 octobre 1795.



Pour citer l'article : « La loi des suspects pendant la Terreur », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le . URL : http://junior.universalis.fr/document/la-loi-des-suspects-pendant-la-terreur/

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