La ligne de démarcation sous l’Occupation
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La ligne de démarcation est instaurée après l’armistice du 22 juin 1940. Elle sépare la France en deux zones inégales jusqu'à ce que l'Allemagne occupe tout le territoire à partir de novembre 1942. Plus qu’une simple ligne militaire, elle se révèle, au fil de la guerre, un moyen de pression pour faire plier le régime de Vichy aux exigences allemandes.
Courant de la Suisse à l'Espagne sur 1 200 kilomètres, la ligne de démarcation coupe la France en 2. Pour la traverser, il est nécessaire de présenter un laissez-passer spécial (Ausweis) délivré par les autorités allemandes.
Plus ou moins ouverte selon les exigences du vainqueur, elle place la zone non occupée (Z.N.O.) en situation de dépendance. Quant à la zone occupée (Z.O.), qui couvre les 45 % les plus économiquement utiles du pays, elle est soumise, selon l'armistice, aux droits de la puissance occupante. Contrôlant l'administration française, les Allemands en sont les maîtres. Le régime de Vichy entérine souvent, voire anticipe, leurs décisions, y compris les pires, dans le but de préserver sa souveraineté.
La Z.O. est elle-même divisée en territoires aux statuts divers : zone « interdite » (au retour des réfugiés), Nord-Pas-de-Calais rattaché au commandement militaire de Bruxelles, zone « réservée » de Lorraine où les occupants installent des colons, Alsace-Moselle soumises dès juillet 1940 à la germanisation et à la nazification.
La réalité de l'État français est donc réduite à des degrés divers en Z.O., jusqu'à rien en Alsace. La plupart de ses institutions propres sont interdites en Z.O. (la Légion française des combattants, les Chantiers de jeunesse, et même la Milice à ses débuts, en 1943). Le maréchal Pétain n'aura l'autorisation de s'y rendre qu'au printemps de 1944. Cette parcellisation du pays est une réalité fondamentale de l'Occupation.