La ligne art nouveau, de l’architecture à la danse
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La ligne art nouveau peut sinuer comme un cours d'eau ou vibrer d'énergie, comme balayée par une force mystérieuse. Elle est présente dans de nombreux domaines, de l'architecture à la danse.
L'arabesque semble l'ornement le plus capable d'exprimer la ductilité du métal (propriété du métal à être étiré sans casser) que Victor Horta fait entrer, dépourvu de tout déguisement, dans les maisons bourgeoises. Dans l'hôtel Tassel (1892-1893), à Bruxelles, des bouquets de cornières métalliques s'échappent de chapiteaux feuillus en un mouvement qui se répète dans la rampe d'escalier, les peintures murales et les mosaïques.
La recherche de lignes tantôt douces, tantôt nerveuses s'incarne dans un répertoire de motifs floraux et végétaux mais aussi de corps féminins. L'image de la femme revient dans tous les domaines des arts appliqués : la chevelure répandue, ornée de fleurs ou de bijoux compliqués, les vêtements ondoyants, l'expression mystérieuse, la sensualité des corps.
Cet engouement pour l'image du corps féminin est renforcé par l'apparition de nouvelles formes de danse qui enchantent esthètes et artistes : la danseuse Loïe Fuller inspire un nombre important de créateurs (le Belge Georges Lemmen, l'Autrichien Koloman Moser, le Français Rupert Carabin...). À l'Exposition de Paris en 1900, elle a son propre théâtre, issu de la collaboration entre Henri Sauvage et Pierre Roche. La forme même du bâtiment rappelait les voiles immenses qu'elle faisait tournoyer et sur lesquels jouaient des faisceaux de lumière colorée. D'autres danseuses, comme Isadora Duncan, incarnent une forme de danse plus libre et plus dynamique. Leurs mouvements serpentins, qui s'inspiraient de la Grèce, de l'Égypte ou de l'Inde, entraient en résonance avec l'art nouveau.