L’État et le parti gaulliste
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La conception gaulliste de l’État est exprimée dans la Constitution de 1958. Celle-ci juxtapose 2 principes contradictoires : le président de la République dispose réellement des pouvoirs principaux (on parle de primauté du Président) ; le maintien du régime parlementaire (le gouvernement peut-être renversé par le Parlement).
Le président de la République
La pratique mise en œuvre par le général de Gaulle privilégie le pouvoir présidentiel exercé de manière autoritaire, la démocratie directe (référendum) et le style quasi monarchique des interventions de De Gaulle (discours, interventions à la radio, à la télévision…). La modification de la Constitution en 1962, institue l’élection du chef de l'État au suffrage universel direct, et non plus par le collège (un groupe) de notables instauré en 1958. Cela couronne, en lui donnant tout son sens, le nouveau système politique voulu par le général.
Le Parlement et le parti gaulliste
Mais l'État fort suppose également que le Parlement accepte une situation subordonnée. Cela implique que le président dispose d’une majorité de députés au Parlement qui le laisse gouverner. C'est pour cette raison qu’une nouvelle formation politique gaulliste est créée en 1958 : l'Union pour la nouvelle République (U.N.R.). En 1967, elle deviendra l'Union des démocrates pour la Ve République (U.D.Ve) puis, en 1968, l'Union pour la défense de la République (U.D.R.), et enfin l'Union des démocrates pour la République en 1971. Ces mouvements n’ont pas de président, puisque leur véritable chef est à l'Élysée. Ils n'ont d'autre objectif que de convaincre les électeurs d'appuyer la politique présidentielle et de faire de l'Assemblée nationale un instrument docile des volontés du chef de l'État. Du vivant du général de Gaulle, leurs adhérents, résumera avec humour un député, ne se veulent rien d'autre que les « godillots du général ». Le parti gaulliste devient, en 1976, le Rassemblement pour la République (R.P.R.), dirigé par Jacques Chirac, puis, en 2002, l’U.M.P. (Union pour la majorité parlementaire, puis Union pour un mouvement populaire).