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L’esprit de la musique de chambre

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Il existe un esprit propre à la musique de chambre. Il se caractérise par la discrétion des effets et l'humilité devant la partition. L'émotion n'est pas accaparée par les voltiges d'un soliste vedette ; elle doit circuler sans entrave entre des partenaires égaux.

Dès son origine, la musique de chambre se destine à des praticiens amateurs, pour le seul plaisir d'une exécution domestique devant un public familial ou d'amis. Les œuvres sont donc d'un abord aisé et visent plus la simplicité que la haute virtuosité. Bien sûr, la complexité de leur écriture s'est rapidement accrue, et les enrichissements techniques sont venus augmenter la difficulté de pièces qui, dès le début du 19e siècle, sont confiées à des professionnels. Il n'en reste pas moins vrai que ce qu'elles valorisent n'est ni l'exploit du compositeur, ni celui des interprètes. Ce qui est privilégié, c'est la fluidité du dialogue entre les instrumentistes, le naturel de leur jeu et cet « esprit de conversation », détendu ou passionné, hérité des origines. La beauté ne naît pas ici de la réussite individuelle ni de l'addition de plusieurs d'entre elles, mais de l'instauration d'une véritable communion.

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Pour citer ce document

Encyclopædia Universalis. L’esprit de la musique de chambre [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )