L’enfant, un nouveau héros
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L'idée d'apprentissage est au cœur du roman d'éducation, qu'il s'accomplisse à travers les rencontres, bonnes ou mauvaises, ou les aléas de l'existence. Un héros d'un nouveau genre est né : l'enfant. Il va porter un regard neuf sur le monde, et peut-être aider à le changer.
Le 19e siècle voit se développer un type spécifique de roman d'éducation, celui qui a pour héros un enfant. L'enfant fut longtemps ignoré de la littérature. Après Rousseau (Émile, Les Confessions), et avec le romantisme, on découvre sa psychologie, son langage, et souvent sa situation, identique à celle du héros romantique, d'être incompris et trop souvent d'opprimé. Mentionnons Hugo (Gavroche et Cosette des Misérables), (Daudet, Le Petit Chose), Hector Malot (Sans famille),Vallès (L'Enfant), Jules Renard (Poil de carotte)… À partir de ce personnage de l'enfant partant à la conquête de la vie et faisant dans les larmes l'apprentissage de la société s'élabore une revendication humaniste : à des modes d'éducation humiliants, on oppose, sur un mode sarcastique, larmoyant ou indigné, la revendication d'une éducation conforme aux élans du cœur, de la justice sociale et de la nature.