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L’École des femmes, de Molière (extrait) : une critique du mariage traditionnel

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Après avoir été son tuteur, Arnolphe s'apprête à épouser Agnès. Il lui explique sa vision du mariage : un monde sans liberté pour les femmes, sans jeu et surtout sans plaisir.

Le mariage, Agnès, n'est pas un badinage :

A d'austères devoirs le rang de femme engage ;

Et vous n'y montez pas, à ce que je prétends,

Pour être libertine et prendre du bon temps.

Votre sexe n'est là que pour la dépendance :

Du côté de la barbe est la toute-puissance.

Bien qu'on soit deux moitiés de la société,

Ces deux moitiés pourtant n'ont point d'égalité ;

L'une est moitié suprême, et l'autre subalterne ;

L'une en tout est soumise à l'autre, qui gouverne ;

Et ce que le soldat, dans son devoir instruit,

Montre d'obéissance au chef qui le conduit,

Le valet à son maître, un enfant à son père,

A son supérieur le moindre petit frère,

N'approche point encor de la docilité,

Et de l'obéissance, et de l'humilité,

Et du profond respect où la femme doit être

Pour son mari, son chef, son seigneur et son maître.

Source : Molière, L’École des femmes, acte III, scène 2, 1662 (extrait)

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Pour citer ce document

Encyclopædia Universalis. L’École des femmes, de Molière (extrait) : une critique du mariage traditionnel [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )