L’art des matériaux naturels
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Travailler dans un environnement naturel ne signifie pas forcément faire du land art. Le land art est un mouvement historique né à la fin des années 1960. Il est lié à une certaine compréhension du site et se trouve caractérisé par l'utilisation de matériaux naturels, la terre et ses dérivés.
Certains des land artists s'intéressent prioritairement aux matériaux naturels : Michael Heizer réalise des œuvres de grande taille en travaillant avec des masses considérables dans les déserts de l'Ouest américain. D'autres voient dans la nature le prolongement des galeries d'exposition : Robert Smithson avec ses non-sites ou Dennis Oppenheim qui a reporté les limites de certains espaces d'exposition sur des espaces naturels plus ou moins éloignés (galeries transplant). D'autres, comme Richard Long ou Hamish Fulton, ont une pratique proche du rituel à travers la marche dans le paysage et dont l'œuvre est exposée sous forme de photographies, cartes, textes, alignements de pierres ou cercles de branchages. Certains explorent les phénomènes de la perception et de la lumière (Nancy Holt avec ses Locators ou ses Sun Tunnels) ou produisent des œuvres monumentales, spécifiques à leurs sites comme le Double Negative de Michael Heizer dans le Nevada, ou la Spiral Jetty de Robert Smithson sur le Grand Lac Salé, dans l'Utah.
Le terme land art est donc utilisé pour désigner un ensemble de pratiques artistiques qui se recoupent par bien des aspects. Le land art est déterminé par un rapport privilégié à la terre, qui est perçue à la fois comme matériau et comme surface sur laquelle réaliser l'œuvre. Ce mouvement artistique est à la fois historique et géographique : né à la fin des années 1960, ce phénomène est d'abord américain ; il se développe en particulier dans les déserts de l'Ouest, qui offrent des espaces libres immenses pour des projets impressionnants.