Histoire de la guitare basse
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Comme la guitare électrique, la guitare basse naît dans les années 1930 aux États-Unis, mais elle ne se développe vraiment que dans les années 1950.
Dans les musiques traditionnelles, il existe des instruments dont la tessiture (étendue moyenne, du son le plus grave au son le plus aigu), le nombre réduit de cordes, la position de jeu – instrument à l'horizontale –, et la fonction dans l'orchestre préfigurent la basse électrique : les luths à manches longs comme l'imzad, à 1 seule corde, des Touaregs, le molo, à 1 seule corde, joué au plectre, ou le khalam du Sénégal, à 5 cordes, avec une caisse en forme de coque de bateau, le gembri, à 3 cordes, des Gnaoua du Maghreb.
En 1910, la firme américaine Gibson conçoit la Mando Bass, une basse « acoustique » non amplifiée à la diffusion limitée. En 1935, l'inventeur Paul H. Tutmarc construit des basses électriques en séries limitées, les Audiovox. En 1951, Leo Fender, associé à Clayton Orr (« Doc ») Kauffman, un musicien qui avait collaboré avec la marque Rickenbaker, commence à produire en série les premières guitares basses, les Fender Precision Bass, dotées d'un unique micro à simple bobinage et aux réglages de volume et de tonalité simples ; la présence de frettes (lamelles incrustées transversalement sur le manche) constitue une grande avancée par rapport à la contrebasse, qui nécessite un long apprentissage, dû notamment à la difficulté d'une intonation juste.
Dans les années 1960, l'encombrante contrebasse, difficile à amplifier sur scène et à enregistrer sur disque, devient d'ailleurs quasi obsolète dans la musique populaire. Et, dans les années 1970, certains bassistes commencent à faire « défretter » leurs basses afin d'accéder à de nouvelles possibilités expressives. Dans les années 1980, l'électronique active permet de réduire les parasites, de travailler le son et d'accroître le niveau de sortie de l'instrument. L'étape suivante est l'ajout d'une ou deux cordes : un si grave – qui produit des effets « physiques », les infrabasses – et un do aigu par exemple, la corde aiguë ouvrant de nouvelles portes dans l'improvisation.
Avec l'essor des musiques populaires amplifiées, la basse électrique se démocratise. Les luthiers rivalisent d'ingéniosité pour offrir un meilleur confort de jeu, des possibilités sonores accrues et un design original. Nouveauté assez étonnante, des guitares basses « acoustiques », avec des ouïes et une caisse creuse, sont mises au point pour se rapprocher des timbres veloutés de la contrebasse.
