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Histoire de la guitare

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L'existence de la « guitare » est attestée 38 siècles environ av. J.-C., dans un bas-relief de la tombe d’un roi de Thèbes, en Égypte. Le mot tirerait son origine du vieux persan ki-tar (ki signifiant « trois », et tar, « cordes »). Selon cette hypothèse, le premier instrument qui porta ce nom était donc pourvu de 3 cordes.

Les origines de l'instrument, qui apparaît en Espagne, sont controversées : il peut s'agir d'un luth de Mésopotamie apporté dans ce pays par les Maures, ou d'une cithare romaine, diffusée avant l'occupation arabe dans la péninsule Ibérique, à laquelle on aurait ajouté un manche.

Au Moyen Âge, les manuscrits Cantigas de Santa María rédigés en Castille à la fin du 13 siècle attestent de l'existence de deux types d'instruments : avec sa caisse bombée et ses cordes doubles, la guitare mauresque (encore appelée guitare sarrasine ou « maurache ») fait penser à un luth à manche long (proche du bouzouki grec ou du saz turc) ; l'autre forme, la guitare latine, aux cordes en boyau et au fond plat, est plus proche de la guitare moderne. Les troubadours nomades contribuent à la large diffusion d'instruments apparentés à la guitare, comme la citole (qui donnera naissance au cistre au 15e siècle), très représentée parce qu'elle accompagnait sans doute les danses.

À la Renaissance, la guitare latine se transforme en « vihuela », terme générique qui désigne une large famille de petits instruments espagnols à 4 cordes doubles. Pendant ce temps, le reste de l'Europe se passionne pour le luth. Le luth, la vihuela et la petite guitare renaissance à l'ambitus restreint sont utilisés pour un répertoire commun. Pendant la période baroque, l'instrument possède 5 cordes (chœurs), dont 1 chanterelle (corde aiguë) simple ou encore double. Les amateurs, les courtisans et les princes l'adoptent. Les « battements » d'accompagnement sont préférés au jeu aux doigts, plus difficile à maîtriser.

Louis XIV pratique la guitare avec Robert de Visée, Jean-Baptiste Lully en joue également. Des recueils, souvent des suites de danses, sont créés par des virtuoses. En Espagne, Gaspar Sanz et Santiago de Murcia sont des compositeurs reconnus. Les cordes doubles étant tombées en désuétude, une sixième corde est ajoutée au 18e siècle, sans doute par des luthiers italiens.

Au 19e siècle, la guitare romantique se rapproche de celle que nous connaissons. Elle adopte un répertoire qui puise dans les formes classiques (sonate, par exemple) et possède 6 cordes simples ; sa caisse de résonance, encore étroite, fait entendre une sonorité douce qui séduit des compositeurs virtuoses comme Nicolò Paganini. Hector Berlioz lui aussi pratique assidûment la guitare.

Vers 1850, un luthier espagnol, Antonio de Torres Jurado, apporte des améliorations déterminantes : barrage (lattes collées derrière la table pour renforcer celle-ci) mieux conçu, dimensions plus importantes. C'est au même moment que le flamenco sort de l'ombre avec les cafés cantantes d'Andalousie.

Francisco Tárrega rationalise la technique de l'instrument et transcrit des pièces classiques. Andrés Segovia contribue ensuite à l'éclosion d'un large répertoire en commandant des œuvres à Heitor Villa-Lobos, Albert Roussel ou Darius Milhaud.

Simple d'accès, peu encombrante, abordable financièrement, à l'aise dans de nombreux répertoires – de l'accompagnement de chansons à des pièces de musique savantes –, la guitare classique a engendré divers instruments de facture proche à partir du début du 20e siècle : guitare folk avec cordes d'aciers, guitare électrique...

Devant le manque d'intérêt pour la guitare dans une certaine musique savante du 20e siècle, des compositeurs comme le chef d'orchestre et guitariste cubain Leo Brouwer se sont efforcés d'enrichir le répertoire.

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Pour citer ce document

Encyclopædia Universalis. Histoire de la guitare [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )