Germinal, d’Émile Zola (extrait) : l’univers de la mine
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Pour écrire Germinal, Émile Zola s'est appuyé sur de nombreuses lectures. Il a également visité des corons et est lui-même descendu dans un puits de mine.
La cage se décrochait, tombait comme une pierre au fond d'un trou, sans qu'il tournât seulement la tête pour voir fuir le jour. Jamais il ne songeait à une chute possible, il se retrouvait chez lui à mesure qu'il descendait dans les ténèbres, sous la pluie battante. En bas, à l'accrochage, lorsque Pierron les avait déballés, de son air de douceur cafarde, c'était toujours le même piétinement de troupeau, les chantiers s'en allant chacun à sa taille, d'un pas traînard. Lui, désormais, connaissait les galeries de la mine mieux que les rues de Montsou, savait qu'il fallait tourner ici, se baisser plus loin, éviter ailleurs une flaque d'eau. Il avait pris une telle habitude de ces deux kilomètres sous terre, qu'il les aurait faits sans lampe, les mains dans les poches.
Source : Émile Zola, Germinal, partie III, chap.1, 1885 (extrait)