George Cruikshank, un caricaturiste anglais
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George Cruikshank clôt la grande période de la caricature anglaise du 19e siècle. Elle débuta avec William Hogarth et se poursuivit avec James Gillray et Thomas Rowlandson. Hogarth avait créé la caricature de mœurs, Gillray s'était particulièrement distingué dans la caricature politique, Rowlandson avait oscillé entre les 2 expressions. George Cruikshank couvrira tous les domaines de la caricature et connaîtra une carrière exceptionnelle d'illustrateur.
La première réalisation marquante du caricaturiste anglais George Cruikshank est une Vie de Napoléon (1815). « Le Corse terrible » est encore la cible favorite des caricaturistes anglais. Il raconte un événement qui a joué un rôle déterminant dans son activité de caricaturiste : la vision, devant la prison de Newgate, de femmes qui se balançaient à des potences après avoir été condamnées pour fabrication de faux billets de 1 livre. Profondément bouleversé, Cruikshank grave une planche à laquelle il donne la forme d'un billet de 1 livre ; il y représente la scène dont il a été le témoin et ajoute la mention « contrefaçon interdite » (not to be imitated). Cette œuvre funèbre et grinçante est sa première grande réussite.
Cruikshank a un goût pour la représentation d'immenses foules. Cette tendance à l'exagération est telle qu'elle le conduit parfois à une vision planétaire. L'œuvre intitulée Le monde entier vient à Londres pour l'Exposition universelle (1851) nous montre le globe terrestre dont les minuscules habitants sont en marche vers un gigantesque pavillon tout en longueur. Avec ce dessin, Cruikshank illustre bien la puissance impériale de l'Angleterre, maîtresse des mers. La disproportion propre à la charge caricaturale réside dans la représentation du pavillon. Le mouvement ascensionnel des foules vers l'Exposition universelle montre bien que le pôle d'attraction de la planète est l'Angleterre.
