François Athanase Charette, le « roi de la Vendée »

Après avoir mené une carrière d'officier de marine, et avoir émigré un court laps de temps, Charette refuse dans un premier temps de suivre les paysans venus le chercher pour le placer à leur tête en mars 1793. Il arrive à Machecoul peu après le début des massacres de républicains par les Vendéens, ce qui lui vaudra d’être accusé de les avoir organisés. Il maintient jalousement son indépendance vis-à-vis des autres chefs vendéens, au point de compromettre certaines opérations. Il n'intervient que marginalement dans les grandes batailles de l'automne de 1793 et échappe à la défaite de Cholet en octobre.

Chassé par les républicains de la côte atlantique en janvier 1794, il devient alors l'homme des coups de main audacieux. Il réussit à contrôler le centre de la Vendée durant l'été de 1794, empêchant les colonnes incendiaires de Turreau, le commandant en chef des armées de l'Ouest, de dévaster la région ; il devient aussi célèbre pour la « cour » qu'il tient à Belleville, ornée de ces « amazones », avec lesquelles il danse le soir après le combat. En février 1795, il est vraiment le « roi de la Vendée », signant d'égal à égal avec la République française le traité de La Jaunaye, qui accorde la liberté religieuse à la zone qu'il contrôle, et lui reconnaît le droit de commander ses troupes que la République indemnise. De son exil, le roi Louis XVIII le nomme lieutenant-général du royaume.

Le débarquement de Quiberon, en juin-juillet 1795, le jette à nouveau dans la guerre. Mais il est lâché par les royalistes et par les paysans, lassés des combats et satisfaits des mesures de pacification religieuse. Il est alors poursuivi par les soldats de Hoche, pris, jugé et fusillé à Nantes (29 mars 1796).