Évolution de l’enluminure en Occident
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L'art de l'enluminure remonte à l'Égypte ancienne, qui en fournit les plus anciens témoignages (rouleaux des morts). Les Grecs et les Romains possédaient des ouvrages illustrés. Les Byzantins héritèrent des traditions antiques, classiques et hellénistiques, et juives. L'illustration des manuscrits fut donc un commentaire de textes religieux par des scènes figurées, laissant peu de place à l'ornementation.
L'enluminure suit en Occident des voies différentes : deux groupes distincts se forment aux 7e et 8e siècles. Après l'évangélisation de l'Angleterre et de l'Irlande, les artistes locaux introduisent dans le décor des livres leur vocabulaire ornemental, dérivé en grande partie de l'art du métal. Cet art est caractérisé par les entrelacs et les spirales qui se déroulent sur les pages et abritent dans leurs replis de petits animaux, les figurations humaines tendant vers la schématisation ou la symbolisation. On lui doit l'invention des lettres ornées occupant parfois toute une page, qui dominent à l'époque romane (le Livre de Durrow, les Évangiles d'Echternach). Sur le continent fleurit parallèlement une autre forme d'enluminure : on doit aux Mérovingiens les premières lettrines synthétiques, zoomorphes et anthropomorphes ; ces initiales, peintes de couleurs très vives et lumineuses, sont formées d'oiseaux, de poissons, mis en place au compas.
Au 9e siècle, l'enluminure carolingienne revient aux sources antiques ; on fait des copies de manuscrits des 5e et 6e siècles (œuvres de Térence, Prudence, traités astronomiques). Parallèlement, les Carolingiens continuent à faire des lettres ornées à décor d'entrelacs, d'animaux et de feuillages (psautier de Corbie).