De Sion au sionisme politique
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Le sionisme, en tant que mouvement politique, prend naissance au 19e siècle. Mais il plonge ses racines dans la tradition religieuse, fondée à l'époque de l'exil des Juifs vers Babylone (6e siècle av. J.-C.), de la croyance en un Dieu devant permettre le retour en Palestine.
Si la problématique de l'exil est centrale dans la condition juive, elle l'est en étroite association avec son envers : l'attachement à la Terre d'Israël (Eretz Israël). L'exil est arrachement à la Terre promise, mais aussi attente fiévreuse du retour.
La destruction du Temple de Jérusalem par Titus (70) et la répression des dernières velléités d'indépendance politique au 2e siècle (soulèvement en 135) n'entament pas ce loyalisme envers la Terre d'Israël, qui est constamment entretenu par la pratique religieuse : lecture de la Bible et de ses commentaires, prière, liturgie synagogale. L'immigration (aliya) continuait à se diriger vers Eretz Israël pour des motifs religieux : étude de la Torah dans les grands centres religieux du pays (Jérusalem, Safed, Hébron, Tibériade), volonté d'être enterré dans une terre choisie par Dieu, croyance en l'accélération de l'arrivée des temps messianiques...
Pourtant, bien que le lien physique avec la Palestine n'ait jamais été rompu, le rapport à Sion devenait de plus en plus spirituel et de moins en moins réel au fur et à mesure que l'exil se prolongeait. Il faudra attendre le 19e siècle pour que cette relation à Eretz Israël devienne à nouveau plus concrète et davantage politique. Il appartient à Theodor Herzl de fonder l'organisation qui sera l'instrument de mise en pratique du sionisme.