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Contes de la bécasse, de Guy de Maupassant (extrait) : imiter le langage parlé

Dans « Les Sabots », un des Contes de la bécasse (1883) de Guy de Maupassant, une jeune paysanne, Adélaïde, entre au service d'un maître aussi exigeant que capricieux. L'écrivain rend la vivacité du dialogue à travers l'imitation du langage parlé.

À midi elle servit le dîner du maître dans sa petite salle à papier peint, puis, quand la soupe fut sur la table, elle alla prévenir M. Omont.

« C'est servi, not' maître. »

Il entra, s'assit, regarda autour de lui, déplia sa serviette, hésita une seconde, puis, d'une voix de tonnerre :

« Adélaïde ! »

Elle arriva, effarée. Il cria comme s'il allait la massacrer. « Eh bien, nom de D... et té, oùsqu'est ta place ? »

« Mais... not' maître... »

Il hurlait : « J'aime pas manger tout seul, nom de D... : tu vas te mett' là ou bien foutre le camp si tu n'veux pas. Va chercher t'n' assiette et ton verre. »

Épouvantée, elle apporta son couvert en balbutiant : « Me v'là, not' maître. »

Et elle s'assit en face de lui.

Source : Guy de Maupassant, Contes de la bécasse, 1883 (extrait)



Pour citer l'article : « Contes de la bécasse, de Guy de Maupassant (extrait) : imiter le langage parlé  », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le . URL : http://junior.universalis.fr/document/contes-de-la-becasse-de-guy-de-maupassant-extrait-imiter-le-langage-parle/

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