Conférences de l’Académie royale de peinture et de sculpture
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Lors de la fondation de l'Académie royale de peinture et de sculpture, officiellement en 1648 sous le patronage du jeune Louis XIV, les statuts, s'inspirant de la tradition italienne des Académies de Florence, de Bologne et de Rome, prévoyaient des réunions périodiques informelles consacrées à discuter de questions artistiques.
À partir de 1653, lors des séances, les intervenants doivent « s'entretenir des sciences et raisonnements des arts de peinture et de sculpture ». Il s'agit de « conférences » : des textes destinés à être lus et débattus dans des séances académiques et dont le contenu traite de questions importantes touchant à la théorie et à la pratique de la peinture et de la sculpture.
À partir de 1667, Colbert, surintendant des Bâtiments et vice-protecteur de l'Académie, réorganise ces conférences. Pendant les séances, on commente, à des fins pédagogiques, des œuvres choisies dans les collections royales. Charles Le Brun commence la première conférence par le commentaire du tableau Saint Michel terrassant le démon de Raphaël. La régularité des conférences est maintenue jusqu'à la mort de Colbert (1683).
Tous les thèmes importants de la pensée artistique de l'époque ont été abordés par les conférenciers et les participants aux discussions, amateurs et connaisseurs. On y proclame la supériorité du dessin (partie « intellectuelle ») sur le coloris (partie « accidentelle »), la supériorité des « sujets nobles » (histoire, religion, allégorie) sur le portrait, le paysage, etc. Les modèles à imiter sont les antiques grecs et romains, ainsi que Raphaël et Poussin. Une grande attention est accordée à l’expression et à l’unité de temps, de lieu et d’action.