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Bartolomé de Las Casas, le défenseur des Indiens

Ce document est lié à l'article «  PREMIERS EMPIRES COLONIAUX MODERNES  ».

Après avoir été lui-même colon en Amérique espagnole, le moine dominicain Bartolomé de Las Casas changea d’attitude, quand il prit conscience que « tout ce qui se commettait aux Indes vis-à-vis des Indiens était injuste et tyrannique ».

Face à l'exploitation intensive du Nouveau Monde, peu d'hommes, comme Bartolomé de Las Casas, élèvent la voix pour défendre les droits des Indiens. Par ses écrits, il s'oppose vigoureusement aux colons espagnols qui disposent à leur guise des Indiens pour l'exploitation des terres conquises. Il a ainsi une grande influence sur la rédaction des Leyes nuevas de 1542, ces « nouvelles lois » jamais appliquées, qui prévoient l'interdiction de l'esclavage des Indiens et la disparition des encomiendas. En 1550, l’empereur Charles Quint réunit une assemblée de juristes et de théologiens pour déterminer la manière dont les Indiens peuvent être légitimement soumis et convertis. Las Casas s'illustre lors de cette rencontre en s'opposant à Juan Ginés de Sepúlveda, défenseur des colons ; bien qu’aucune décision officielle n'ait finalement tranché cette dispute, celle-ci est restée célèbre sous le nom de « controverse de Valladolid ». La Couronne espagnole, pourtant sensible aux appels de Las Casas, préfère ménager les colons, prompts à se soulever face aux remises en cause de leurs privilèges. Plutôt que de réformer un système qui tue les Indiens à la tâche ou les pousse à la révolte, les Européens développent la traite des esclaves africains, qu'absolument personne ne songe alors à défendre et qui n'ont pour toute garantie de survie que leur valeur marchande.

Pour citer ce document

Encyclopædia Universalis. Bartolomé de Las Casas, le défenseur des Indiens [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )