William Wilberforce, un précurseur de l’abolitionnisme
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En Angleterre, le mouvement pour l’abolition du commerce des esclaves s’organise dès 1787 grâce au jeune député William Wilberforce.
Né en 1759 dans une famille aisée, William Wilberforce entre en 1780 au Parlement ; il se bat pour la réforme de celui-ci et pour l'émancipation politique des catholiques. En 1787, Wilberforce crée la Société pour l'abolition de la traite, qui se préoccupe surtout d'agir dans ce sens aux Antilles britanniques. La Société sert aussi d'exemple à l'étranger.
Dès 1789, il présente au Parlement des propositions de loi interdisant le commerce des esclaves sous le pavillon anglais et l'importation de nouveaux esclaves aux Antilles.
La réputation de Wilberforce s'étend à l'Europe. La République française lui confère le titre de citoyen d'honneur. En 1802, il rencontre en Angleterre l'abbé Grégoire, qui reste à ses yeux un régicide (il a voté en faveur de la mort du roi Louis XVI), mais dont il admire l'œuvre et les idéaux.
En 1807, il obtient son premier succès : après de longs délais et des attaques répétées des colons, la traite est interdite dans les colonies de l'Angleterre. Comprenant que la loi de 1807 n'a pas soulagé ceux des Noirs qui étaient déjà esclaves, il passe, en 1821, à une deuxième phase de son action pour l'émancipation immédiate des Noirs. Il participe en 1823 à la création de la Société contre l'esclavage, dont il devient le vice-président. Après avoir chargé un de ses disciples de défendre ses thèses au Parlement, il se retire en 1825 de la vie politique. La loi d'abolition de l'esclavage est adoptée en 1833, un mois après sa mort.