Victor Hugo et William Shakespeare
Pour Victor Hugo, William Shakespeare est le poète total, le seul capable de faire place dans son uvre aux énergies et aux violences de la nature.
L'espace, le bleu, comme disent les Allemands, n'est certes pas interdit à Shakespeare. La terre voit et parcourt le ciel ; elle le connaît sous ses deux aspects, obscurité et azur, doute et espérance. La vie va et vient dans la mort. Toute la vie est un secret, une sorte de parenthèse énigmatique entre la naissance et l'agonie, entre l'il qui s'ouvre et l'il qui se ferme. Ce secret, Shakespeare en a l'inquiétude. Dans Shakespeare, les oiseaux chantent, les buissons verdissent, les curs aiment, les âmes souffrent, le nuage erre, il fait chaud, il fait froid, la nuit tombe, le temps passe, les forêts et les foules parlent, le vaste songe éternel flotte.
Source : Victor Hugo, À propos de William Shakespeare, 1865 (extrait)
Pour citer l'article : « Victor Hugo et William Shakespeare », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le . URL : http://junior.universalis.fr/document/victor-hugo-et-william-shakespeare/