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Tambours sur cadre : styles musicaux

Les tambours sur cadre, dont il existe de multiples formes, sont utilisés par tous les styles et courants musicaux, des musiques traditionnelles aux musiques savantes, en passant par des musiques populaires comme le rock ou la country.

Dans les formes musicales populaires utilisant le tambour sur cadre, il est courant que le chanteur s'accompagne du seul tambour, qui lui fournit la pulsation rythmique de base.

Le bodhran est un petit tambour celtique (à une seule membrane clouée) frappé avec une baguette à deux bouts. Souvenir de l'occupation arabe, le tambour carré se retrouve en Espagne, au Portugal et en Amérique latine (adufe à double membrane), mais il est cependant moins courant que le classique tambourin (pandero portugais, pandeira espagnol). En Amérique latine, les profonds instruments argentins ou panaméens se jouent avec des baguettes. Au Brésil, le pandeiro possède 10 cymbalettes (petites cymbales) assemblées par paires et nécessite une frappe spécifique de la paume vers la pointe des doigts. Il est utilisé dans divers genres musicaux, parmi lesquels la batucada, ancêtre de la samba.

En Asie, Le petit uchiwa-daïko japonais, muni d'un manche, est utilisé dans les rituels religieux. Le ban doh thaï ressemble au terbang de Java. En Inde, certains tambours sur cadre possèdent un système de tension de la peau par un jeu de lanières ; le kanjira, de petit diamètre, a d'abord été utilisé dans la musique classique de l'Inde du Sud, mais un tambour sur cadre similaire au daff est aussi employé en Iran, au Rajasthan, au Pakistan, en Afghanistan (sous les noms de daira, dapphu, daffali...).

Le riqq égyptien, à la fine membrane, est parfois confondu avec le tar sans élément métallique vibrant. Sans doute importé de l'Inde au début de l'ère chrétienne – il reste un instrument du culte karnatique –, le riqq est un tambour à main très important dans la musique savante orientale.

Dans le monde islamique, le grand daff, sans cymbalettes, produit un accompagnement chargé en sons graves. Cet instrument, autrefois réservé aux femmes, est la percussion des réunions festives mais aussi parfois du culte (il est fort apprécié des derviches) ; le daira lui ressemble, mais ses dimensions sont plus modestes. Sa version carrée, le duff, est connue au Maroc et a pénétré en Espagne.

Le ghaval, tambour de l'Azerbaïdjan, est proche cousin du dāira perse.

Le bendir maghrébin, sans grelot (sauf parfois chez les Berbères) et muni d'un timbre, a largement dépassé son statut d'instrument rural de fête pour être introduit dans différentes musiques modernes urbaines comme le raï.

En Afrique noire, le tambour sur cadre est moins présent. Citons le sakara du Nigeria, lié à la culture yoruba (un genre musical du même nom existe), le sikko carré de Guinée et de la Sierra Leone, au son claquant, et les tambours sur cadre d'Afrique du Sud.

La soul music, le pop music et en particulier le rock des années 1960 et 1970 ont fait un usage intensif du tambourin (des Rolling Stones à Led Zeppelin en passant par Traffic). C'est même une des marques de fabrique du « son Motown », célèbre firme discographique des années 1960. En général, c'est le chanteur de rock qui produit des motifs continus ou des ponctuations, dans un esprit parfois incantatoire.

Bob Dylan a intitulé une de ses chansons les plus connues Mr. Tambourine Man ; les Byrds ont fait de cette chanson un succès mondial.



Pour citer l'article : « Tambours sur cadre : styles musicaux », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le . URL : http://junior.universalis.fr/document/tambours-sur-cadre-styles-musicaux/

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