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Répertoire pour harpe

La harpe est un instrument de choix en musique de chambre. Elle est incorporée à l'orchestre ou dialogue avec lui dès le 18e siècle. C'est surtout le siècle romantique qui a véritablement commencé à la mettre en valeur.

Le Concerto pour flûte et harpe de Wolfgang Amadeus Mozart, une des pièces emblématiques de cet instrument, est composé au début de 1778 à Paris. Hector Berlioz réhabilite la harpe et lui confie un rôle particulièrement important dans la Symphonie fantastique (1830), notamment dans le deuxième mouvement, « Un bal », par l'emploi mélodique des harpes en accords parallèles ; il recourt aussi à la harpe dans Harold en Italie (1834) et Roméo et Juliette (scherzo de « La Reine Mab, ou la Fée des songes », 1839).

Richard Wagner (dans L'Anneau du Nibelung – L'Or du Rhin requiert 6 harpes sur scène et une septième dans la fosse, les 3 autres journées 6 harpes – ou avec la « Mort d'Isolde » dans Tristan et Isolde, 1865), Richard Strauss (Don Juan, 1889 ; Mort et transfiguration, 1890) puis Gustav Mahler (avec l'adagietto de la Cinquième Symphonie, 1904) dotent cet instrument de riches solos ou de somptueux remplissages harmoniques.

L'école française, en premier lieu Claude Debussy, fait merveille dans l'emploi de la harpe, avec Prélude à l'après-midi d'un faune (1894) et Deux Danses pour harpe et orchestre à cordes (1904).

Au 20e siècle, la harpe est adoptée par de nombreux compositeurs : Heinz Holliger (Mobile, pour hautbois et harpe, 1963 ; Trio, pour hautbois, alto et harpe, 1967), Jean-Pierre Guézec (Forme-Couleurs, pour deux harpes principales et neuf musiciens, 1969), Franco Donatoni (Secondo Estratto, pour piano, clavecin et harpe, 1970), Alain Bancquart (Explosante-Fixe, pour harpe et quintette à vent, 1972 ; Symphonie concertante, pour harpe et treize instruments, 1981), Witold Lutoslawski (Double Concerto, pour hautbois, harpe et orchestre de chambre, 1980), Salvatore Sciarrino (Fauno che fischia a un merlo, pour flûte et harpe, 1980), Edison Denisov (Sonate pour flûte et harpe, 1984), Ivo Malec (Pieris, pour deux harpes, 1985), Elliott Carter (Immer Neu, pour hautbois et harpe, 1992), Philippe Boesmans (Dreamtime, pour harpe, tuba basse solo et ensemble instrumental, 1994). Luciano Berio lui a consacré sa virtuose Sequenza II (1963). La harpe est un des six instruments solistes de Répons de Pierre Boulez.



Pour citer l'article : « Répertoire pour harpe », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le . URL : http://junior.universalis.fr/document/repertoire-pour-harpe/

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