Quelques œuvres pour alto
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Les premières œuvres pour alto soliste datent de la fin du 18e siècle.
Dans sa Symphonie concertante, pour violon et alto, K 364 (1779), Wolfgang Amadeus Mozart offre à l'alto un rôle équivalent à celui du violon ; et, dans son sublime Quatuor à cordes en fa majeur, K 590 (1790), la virtuosité de la partie d'alto est à peine moins grande que celle du premier violon.
C'est dans le Freischütz (1821) de Carl Maria von Weber que l'on trouve une des pages les plus importantes pour alto solo, qui annonce sa réhabilitation définitive par Hector Berlioz dans Harold en Italie (1834), qui est en fait une véritable symphonie concertante. Johannes Brahms accorde la prééminence à l'alto au début du troisième mouvement de son Troisième Quatuor à cordes, opus 67 (1876). Richard Strauss identifie Sancho Pança à un alto dans son « poème symphonique avec violoncelle principal » Don Quichotte (1898).
Cependant, si l'alto est devenu un des instruments obligés de l'orchestre, son répertoire de soliste s'est développé lentement. De grands altistes – Lionel Tertis, Maurice Vieux, Walter Trampler, William Primrose, Serge Collot – ont joué un rôle de premier plan dans l'extension du répertoire de leur instrument. Au sein des œuvres qui ont participé à l'émergence de l'alto au 20e siècle, celles de Paul Hindemith figurent parmi les plus importantes ; altiste virtuose lui-même, interprète de ses propres pièces, Hindemith destina à son instrument de prédilection des compositions marquantes : Kammermusik n0 5, qui est en fait un véritable concerto pour alto (1927), Musique de concert pour alto solo et grand orchestre de chambre (1930), Der Schwanendreher, concerto pour alto et petit orchestre d'après de vieilles chansons populaires (1935). C'est par ailleurs Hindemith qui créera, en 1929, le Concerto pour alto de William Walton, un des plus remarquables du 20e siècle, dédié à Tertis. Parmi les rares concertos qui ont été écrits pour cet instrument, on citera encore celui de Béla Bartók, composé en 1945, inachevé ; si son orchestration fut terminée par Tibor Serly, la partie d'alto avait été entièrement écrite avant la mort du compositeur.
Les ressources de cet instrument ont été pleinement mises à profit par Luciano Berio, avec la Sequenza VI, dédiée à Serge Collot et créée par Walter Trampler (1967), Chemins II, pour alto solo et ensemble de neuf instruments (1967), et Chemins III, sur « Chemins II », pour alto et orchestre (1968).