Paul Gauguin, la grande inspiration des nabis
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De Bretagne, Paul Sérusier rapporte un petit tableau, Paysage du bois d'Amour, peint en 1888 à Pont-Aven « sous la dictée de Gauguin ». Cette peinture devient un modèle pour ces jeunes peintres et la source de leur nouveau mouvement artistique : les nabis.
Maurice Denis écrit à propos Paysage du bois d'Amour de Paul Sérusier : « Paysage informe à force d'être synthétiquement formulé en violet, vermillon, vert Véronèse et autres couleurs pures telles qu'elles sortent du tube, presque sans mélange de blanc. Comment voyez-vous cet arbre ? avait dit Gauguin : Il est bien vert ? Mettez donc du vert, le plus beau vert de votre palette ; et cette ombre, plutôt bleue ? Ne craignez pas de la peindre aussi bleue que possible. » Ainsi nous fut présenté pour la première fois, sous une forme paradoxale inoubliable, le fertile concept de la “surface plane recouverte de couleurs en un certain ordre assemblées”. Ainsi nous connûmes que toute œuvre d'art était une transposition, l'équivalent passionné d'une sensation reçue. »
Lors de la rentrée de 1888, cette petite peinture est d'abord montrée en grand secret à ses amis de l'académie Julian (Maurice Denis, Henri-Gabriel Ibels, Paul Ranson et Pierre Bonnard), puis à Kerr-Xavier Roussel, René Piot et Édouard Vuillard. Ce tableau devient alors le témoin, le talisman de la doctrine nouvelle des nabis. Paul Sérusier l'offre à Maurice Denis « comme une relique ».