Paul Gauguin et le « primitivisme » : grandes dates
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Paul Gauguin cherche une nature originelle. Il apprécie et étudie l'art des peuples dits primitifs (les populations paysannes, les enfants et les fous) et exotiques. Tant en Bretagne qu'à Tahiti, il s'inspire de leurs styles et de leurs techniques.
1886 Paul Gauguin vient s'installer en Bretagne, à Pont-Aven, afin d'entrer en contact avec une civilisation encore peu marquée par le monde moderne. Il veut créer une nouvelle façon de peindre et de sculpter.
1887 Gauguin fait un court séjour à Panamá et à la Martinique.
1888 Il rejoint Van Gogh à Arles. Gauguin séjourne ensuite à Pont-Aven. Il écrit : « J'aime la Bretagne : j'y retrouve le sauvage, le primitif. Quand mes sabots résonnent sur ce sol de granit, j'entends le son sourd, mat et puissant que je cherche en peinture. » La Vision après le sermon marque un tournant dans la peinture de Gauguin. Il évolue de l'impressionnisme au synthétisme.
Janvier 1889 Gauguin sculpte un Pot en forme de tête en grès. Il s'agit en fait d'un autoportrait inspiré pour la forme de cruchons en céramique de tradition anglaise et de pots péruviens de sa mère et de son tuteur. C'est aussi pour lui, qui se revendiquait comme « indien » ou « inca », d'affirmer sa parenté péruvienne. Il s'installe à l'auberge du Pouldu à Pont-Aven qu'il décore avec Jacob Meyer de Haan et Paul Sérusier.
Automne 1889 Gauguin peint Le Christ jaune. Son modèle principal est le Christ en bois polychrome du 12e siècle dans la chapelle de Trémalo, près de Pont-Aven. Il développe une peinture primitiviste inspirée de l'art populaire breton : « un mélange inquiétant et savoureux de splendeur barbare, de liturgie catholique, de rêverie hindoue, d'imagerie gothique, de symbolisme obscur et subtil », d'après Octave Mirbeau. Le Christ jaune exerce une grande influence sur les peintres de Pont-Aven et sur les nabis.
1889-1890 Gauguin rêve de s'installer dans des contrées lointaines, le Tonkin, Madagascar, pour y fonder un « atelier des tropiques ». Il finit par choisir Tahiti : « J'espère là-bas le [mon art] cultiver pour moi-même à l'état primitif et sauvage. »
1890 Le bas-relief en bois polychrome, Soyez mystérieuses fait la synthèse des modèles primitifs qui ont inspiré Gauguin à l'Exposition universelle de 1889 à Paris, avant son départ pour l'Océanie.
Avril 1891-juillet 1893 Premier séjour tahitien de Gauguin. L'artiste vit avec une jeune Polynésienne. Toute son œuvre est désormais inspirée par la civilisation maorie : dans ses sujets et ses thèmes, mais aussi dans les titres en tahitien qu'il donne à ses tableaux.
1894 Revenu à Paris, Gauguin écrits Ancien Culte Mahorie et Noa Noa (parfum en tahitien), des manuscrits illustrés fondés sur son expérience tahitienne et sur la découverte de la civilisation polynésienne. Il sculpte en grès Oviri (« sauvage » en tahitien), qui symbolise le retour nécessaire de l'artiste à l'état sauvage. Exposée au Salon d'automne en 1906, Oviri marquera alors la jeune génération, et peut être considérée comme une des sources du primitivisme de Picasso dans Les Demoiselles d'Avignon.
Septembre 1895 Gauguin repart définitivement pour l'Océanie et débarque à Tahiti pour la seconde fois.
1897 D'où venons-nous ? Que sommes-nous ? Où allons-nous ? est peint par Gauguin comme une toile testamentaire, alors qu'il a décidé de se suicider. Elle représente les différentes étapes de la destinée humaine, mais dans une atmosphère à la fois exotique et primitive.
1901 Gauguin s'installe dans l'archipel des Marquises, où il cherche à mener une vie encore plus proche de celle des indigènes, dans une maison qu'il bâtit et décore : la Maison du Jouir.
8 mai 1903 Gauguin meurt aux Marquises. Il projetait de revenir en Europe, pour retrouver en Espagne l'exotisme et l'archaïsme.