Négrier ou marchand d’esclaves
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Le terme « négrier » désigne l'homme qui prenait part personnellement au commerce des esclaves noirs d'Afrique, ainsi que le navire servant à leur transport. Dans le langage actuel, il désigne une personne qui traite ses employés comme des esclaves.
Les Noirs d'Afrique destinés à l'exportation étaient généralement rassemblés et acheminés jusqu'à la côte par des négriers noirs ou parfois arabes. Les acheteurs étaient européens ou arabes, selon les régions. Les commandants et les équipages des navires de transport étaient aussi qualifiés de négriers, de même que les agents ou commerçants qui prenaient en charge le débarquement et la vente des esclaves arrivés à destination.
Monopole d'État ou de compagnies nationales, aussi bien en Afrique qu'en Europe et dans les colonies européennes d'Amérique, le commerce des esclaves africains fut, et spécialement aux 17e et 18e siècles, extraordinairement structuré, hiérarchisé, contrôlé et taxé à chaque stade. Le nombre des négriers, africains, arabes ou européens, était donc élevé, mais sans commune mesure avec celui des fonctionnaires, hommes de gouvernement, banquiers, propriétaires fonciers, armateurs, pour ne pas parler de la foule des artisans des ports, engagés eux aussi, mais indirectement, dans le commerce des Africains.
Il fallut attendre les campagnes du 19e siècle en faveur de l'abolition de l'esclavage et de la traite pour que « négrier » prenne un sens nettement péjoratif. Les négriers eux-mêmes préféraient le terme de « traitant », plus neutre ou, encore mieux, de « négociant », prémices d'une certaine pudeur, sinon de gêne, à s'avouer marchands d'esclaves.
