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Madame de la Fayette, une femme qui écrit

Parce que Madame de La Fayette est proche des moralistes et des écrivains de la préciosité, La Princesse de Clèves appartient à son temps. Le livre marque aussi une rupture dans l'esthétique du roman. Il voit aussi une femme écrivain s'imposer dans le paysage littéraire de l'époque.

Mme de la Fayette fréquente les milieux galants, les anciens frondeurs. Proche d'écrivains et d'érudits tels que Segrais et La Rochefoucauld, mais aussi de Mlle de Scudéry ou de Gilles Ménage, elle a appris à parler des méandres du cœur, à guetter les dangers de l'amour-propre, et à discourir en une langue moderne et exigeante. Elle écrit des nouvelles historiques, comme La Princesse de Montpensier (1662). Cependant, parce qu'elle est aristocrate, Mme de La Fayette, ne peut s'abaisser à signer ses œuvres de fiction moderne, ou même d'histoire. Il aurait fallu écrire des mémoires ou tenir une correspondance, comme Mme de Sévigné qu'elle rencontre souvent, ou en rester au grand roman précieux de Mlle de Scudéry.

Pour toutes ces raisons, La Princesse de Clèves fut publié de manière anonyme. Fort longtemps, la critique ne put supporter qu'une femme écrivît un chef-d'œuvre. Comme on apprit très vite que Mme de La Fayette était l'auteur de cet ouvrage, on soupçonna tout aussi vite une supercherie pour dissimuler les noms de Huet, Segrais, La Rochefoucauld ou Ménage.



Pour citer l'article : « Madame de la Fayette, une femme qui écrit », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le . URL : http://junior.universalis.fr/document/madame-de-la-fayette-une-femme-qui-ecrit/

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