Machiavel et le pouvoir
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Dans Le Prince, la ruse et le courage sont proclamés comme des vertus indispensables au prince. L'intimidation et le cynisme sont proposés comme moyens de conquérir le pouvoir et de le conserver.
Machiavel, à qui l'expérience cruelle de la chute de la république de Florence a appris à réfléchir, fait basculer le monde médiéval dans l'aventure réaliste de la société moderne : « Toutes les fois où les hommes n'ont pas à combattre par nécessité, ils combattent par ambition, laquelle est si puissante dans les cœurs humains que jamais, à quelque haute fortune qu'ils parviennent, elle ne les abandonne. » L'analyse impitoyable de la condition humaine et de celle des sociétés aboutit à la constatation que les hommes sont méchants ; il faut que le prince sache user de ce qu'il a en lui de la bête. Mais encore doit-il « choisir le renard et le lion, car le lion ne peut se défendre des rets, le renard des loups ; ainsi, il faut être renard pour connaître les filets, et lion pour faire peur aux loups » (Le Prince).