Les mécanismes du blanchiment de la drogue
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Les règlements bancaires laxistes de certains pays ou territoires permettent à l’argent illégal de la drogue de réintégrer l’économie mondiale.
Les ventes de drogue illicite se font en général en argent liquide. Les trafiquants ont donc entre les mains des quantités considérables de billets dont il leur faut se débarrasser. La plupart des pays du monde exigent des clients des banques qu’ils expliquent l’origine de leurs dépôts d'espèces au-delà d'une certaine somme. Les trafiquants contournent cette difficulté en déclarant que leurs revenus proviennent des activités où circule beaucoup d’argent liquide : casinos, hôtels, cinémas, tournées des vedettes du showbiz, etc. Par exemple, la mafia italienne a construit des complexes touristiques dans l'île de Zanzibar, dont les hôtels sont pratiquement toujours vides, mais les propriétaires déclarent recevoir une clientèle nombreuse. Cela leur permet de déposer en banque des quantités importantes d’argent liquide.
Une autre technique consiste à multiplier les opérations financières pour cacher l'origine criminelle des sommes d’argent et l'identité de leur propriétaire réel : remboursement de prêts fictifs, transferts électroniques de fonds, fausses factures, etc. Il s'agit de faire circuler les fonds par le plus grand nombre de pays, en privilégiant ceux qui ont une réglementation bancaire laxiste. Parmi les pays les plus utilisées, on compte non seulement des pays en développement comme les îles des Caraïbes ou du Pacifique, le Panama ou l'Uruguay, mais également des territoires dépendant de l'autorité de grands États comme l'île de Jersey (Royaume-Uni), celle de Saint-Martin-San Marteen (France et Pays-Bas) ou l'État du Delaware aux États-Unis.
L'argent dont l'origine criminelle a ainsi été effacée peut ensuite « s'intégrer » dans l'économie licite à travers des investissements, tels que l'achat d'établissements commerciaux, voire industriels.