Les lavis
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Le lavis est le procédé le plus répandu pour donner une teinte au dessin, en particulier au dessin à la plume. Il est composé d'encre de Chine (lavis gris ou brun) ou d'encres de couleurs (lavis de couleurs), diluées dans de l'eau et appliquées au pinceau.
Le lavis brun, obtenu à partir d'une encre brune plus ou moins diluée et dont la teinte va ainsi du mordoré le plus léger au brun le plus sombre, est appliqué au pinceau. Il est le plus souvent utilisé pour donner ombres et lumières, donc espace et modelé, au dessin à la plume (par exemple chez Poussin et Rembrandt), à la pierre noire ou au graphite (Eustache Le Sueur). Il est aussi parfois utilisé seul pour ses qualités atmosphériques (dans les paysages de Guerchin) ou pour la violence des contrastes expressifs qu'il autorise (par exemple, chez Goya).
Le lavis (gris ou gris-brun) a pour finalité principale de figurer les ombres pour rendre le modelé des corps. Il est très utilisé en Italie et en Allemagne à la fin du 15e et au début du 16e siècle dans l'exécution de figures drapées préparatoires à des peintures (Filippo Lippi, Lorenzo di Credi, le Maître des Ronds de Cobourg, Dürer).
Les lavis de couleurs sont, en Italie comme dans les pays du Nord et en France, le procédé privilégié des études de grands décors peints et d'architecture, notamment pour la génération maniériste. Leur effet s'apparente à celui de l'aquarelle, qui les supplantera dans ces domaines au 19e siècle.