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Les journées de juin 1848 et le durcissement du régime

L’insurrection des ouvriers parisiens en juin 1848, pour protester contre l’annonce de la fermeture des Ateliers nationaux, est violemment réprimée par le gouvernement. C’est la fin de « l’esprit de 1848 ».

Âgé d'une vingtaine d'années et comme tous les jeunes artistes de son temps, il se rend à Rome en compagnie de Brunelleschi. De ses observations et des mesures qu'il prend, il tire plusieurs techniques : le poli du marbre, le fini du bronze, l'aisance des mouvements et le traitement du nu. Il abandonne les représentations traditionnelles ou stéréotypées pour une approche personnelle du sujet traité et une plus grande pénétration psychologique. Il crée des individus (saints ou héros).

L'élection, les 23 et 24 avril 1848, d'une Assemblée républicaine modérée est ressentie comme une défaite par l'extrême gauche révolutionnaire. Celle-ci organise le 15 mai une manifestation contre l'Assemblée. Son échec élargit le fossé entre les masses parisiennes et le pouvoir qui décide, le 2 juin, de liquider les Ateliers nationaux, qui inquiètent et coûtent cher.

Une agitation révolutionnaire secoue alors les milieux ouvriers. Le 20 juin, l’Assemblée adopte un décret qui prévoit l’incorporation dans l'armée des ouvriers âgés de 18 à 25 ans et l’exclusion des autres à moins qu'ils n'acceptent leur transfert sur des chantiers de province. La parution du décret dans Le Moniteur du 22 juin déclenche le soulèvement. Le lendemain, après un grand rassemblement à la Bastille, l'est de Paris se couvre de barricades (38 dans la seule rue Saint-Jacques, plus de 400 en tout). Les forces en présence ? Pas plus de 20 000 insurgés sur quelque 120 000 ouvriers des ateliers. « Du pain ou du plomb », tel est leur cri de ralliement. « Vous n'avez jamais eu faim, vous ne savez pas ce que c'est que la misère », déclare un insurgé au ministre François Arago. « On a cherché les causes ; il n'y en a qu'une, c'est la misère », écrit Louis Blanc.

La répression est confiée au général Cavaignac, ministre de la Guerre depuis le 17 mai et investi pour la circonstance des pleins pouvoirs. L'état de siège est proclamé. Cavaignac rassemble 50 000 hommes. Trois jours de combats acharnés s'achèvent par la reddition des derniers îlots de résistance, à Saint-Antoine et à la Bastille. Le bilan est lourd : des milliers d'insurgés sont tués, certains exécutés sommairement ; plus de 15 000 arrestations sont opérées ; des prisonniers sont déportés en Algérie « par mesure de sûreté générale ». Le 3 juillet, les Ateliers nationaux sont supprimés. La liberté de la presse est restreinte, des chefs socialistes sont arrêtés.

Soulèvement de la misère qui traduit un conflit de classes, les journées de juin 1848 marquent la fin non de la République, mais d'une conception généreuse de la République.



Pour citer l'article : « Les journées de juin 1848 et le durcissement du régime », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le . URL : http://junior.universalis.fr/document/les-journees-de-juin-1848-et-le-durcissement-du-regime/

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