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Les Demoiselles d’Avignon, peinture de Pablo Picasso

En 1907, Pablo Picasso peint Les Demoiselles d'Avignon. Il s'agit d'une huile sur toile mesurant 243,9 cm × 233,7 cm. Le tableau est conservé au Museum of Modern Art de New York.

La toile Les Demoiselles d'Avignon (1907) marque les débuts du cubisme. Elle est considérée comme la première peinture moderne. Pourtant, elle n'est vue l'année de sa création que des proches de Picasso dans son atelier du Bateau-Lavoir. Mis à part une reproduction parue en 1925 dans la revue La Révolution surréaliste, l'œuvre ne fut exposée en public qu'en 1937.

Ce tableau est le résultat d'une longue recherche, qui dura de mars à juillet 1907, comme l'attestent une centaine d'études préparatoires. Picasso élabora lentement cette toile, qu'il devait d'ailleurs laisser inachevée. Une esquisse montre la première idée de l'artiste, qui était d'intégrer un étudiant en médecine et un marin dans cette scène d'intérieur qui se déroule dans une maison close de la rue d'Avignon à Barcelone.

Dans la version finale, les 2 personnages masculins ont disparu, et, excepté une main qui soulève la tenture sur la gauche, ne demeurent que les 5 figures prévues initialement.

Le tableau révèle l'intérêt que Picasso porte alors à des civilisations ou à des artistes très différents : Michel-Ange et son Esclave mourant, pour les figures au centre, Greco, Ingres et son Bain turc, pour la composition et pour la petite table, Gauguin, Cézanne.

Plusieurs sources d'influence dominent, qui divisent la toile en 3 parties : au centre, les visages des 2 femmes évoquent la sculpture ibérique que Picasso avait pu admirer au Louvre ; celui de la femme à l'extrême gauche, la sculpture égyptienne, voire océanienne ; ceux des 2 femmes de droite, des masques africains vus dès 1906. L'influence de ces sculptures sur Picasso se voit dans les corps anguleux et massifs des personnages.

Cette peinture inaugure 2 interrogations majeures de la modernité : la redéfinition de la figure humaine et la négation de la perspective. Les corps sont comme déformés, les visages défigurés, mais simultanément charpentés et structurés par des lignes et des coloris qui mettent en avant l'artifice de la peinture. La profondeur est quasi absente, les personnages se trouvant placés sur le même plan. La réduction des figures à des lignes et leur aplatissement prononcé mèneront aux toiles véritablement cubistes des années 1910.

Pour citer l'article : « Les Demoiselles d’Avignon, peinture de Pablo Picasso », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le . URL : http://junior.universalis.fr/document/les-demoiselles-d-avignon-peinture-de-pablo-picasso/

Ce document est lié à l'article PICASSO, Pablo (1881-1973)