Le trompe-l’œil
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Le trompe-l'œil est une représentation destinée à donner l'illusion de la réalité. Dans sa volonté de « tromper », l'artiste utilise la troisième dimension, une perspective qui fait « sortir » un ou plusieurs objets de la surface du panneau, de la toile, de la paroi lorsqu'il s'agit d'un décor mural.
L'histoire du trompe-l'œil commence dès l'Antiquité avec la grappe de raisin peinte par Zeuxis de façon tellement véridique que les oiseaux venaient la picorer ; dans les musées, elle commence avec les fresques de Pompéi figurant des loggias ouvertes sur des jardins et des éléments d'architecture (colonnes, corniches, frontons) représentés en avant et « sortant » du mur.
Abandonnée par le trompe-l'œil, la peinture médiévale réapparaît à la Renaissance. Les recherches sur la perspective amènent tout naturellement certains artistes à l'illusion, notamment dans la marqueterie (décor réalisé avec des placages en bois découpés suivant un dessin et collés sur un meuble, mur ou tableau). Des ensembles en marqueterie comme le Studiolo d'Urbin présentent des livres, des armures et des instruments de musique qui semblent s'entasser dans de fausses armoires entrouvertes.
Au 16e siècle, les décors d'opéra et de fête visent à prolonger l'espace réel (la scène, la place, la rue) par l'espace fictif où se déroule le spectacle. Au château de Trausnitz, en Bavière, les personnages de la comédie italienne peints, grandeur nature, par Scalzi (vers 1560-1563) se glissent dans l'embrasure des portes et dégringolent sur le dos les fausses marches prolongeant les volées de pierre.
Le genre de la nature morte triomphe au 17e siècle en Hollande surtout (Cornelis Brize, S. Van Hoogstraten), mais aussi en France (Wallerant Vaillant) et en Angleterre (Everett Colyer).
Magritte et d'autres surréalistes s'essaient aux visions trompeuses, illusionnistes, oniriques.