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Le sort des esclaves noirs

Trois marchés esclavagistes ponctionnent les populations noires. Chacun d’entre eux possède ses propres caractéristiques concernant l’emploi des esclaves.

En Afrique subsaharienne, le prix des captives dépasse celui des captifs, car la productivité des femmes – non seulement comme domestiques, épouses et mères, mais aussi comme travailleuses – est supérieure à celle des paysans et des artisans masculins dans la plupart des sociétés de l'Afrique noire. Structurellement limitée, en raison de la demande restreinte des produits mis en valeur par des captifs, cette économie africaine donne néanmoins lieu à des réseaux de traite qui facilitent la pénétration du grand commerce atlantique d'esclaves au 16esiècle. En Afrique du Nord et au Moyen-Orient, les prix des captives est plus élevé encore que dans la région subsaharienne, bien que des esclaves masculins y soient aussi utilisés dans l'agriculture et dans les tâches militaires.

En Amérique prédomine, en revanche, l'utilisation d'esclaves masculins. Des recherches concordantes démontrent que les écarts de prix entre les captifs et les captives, les différences de mortalité entre les esclaves des deux sexes pendant la traversée océanique ou le choix des colons esclavagistes à l'achat n'expliquent pas le fait que le nombre d'hommes atteigne en moyenne le double de celui des femmes parmi les 10 millions d'Africains arrivés au Nouveau Monde. En réalité, si moins de captives sont vendues dans les ports de traite, c'est parce que les femmes étaient plus demandées que les hommes sur les marchés esclavagistes de l'Afrique.



Pour citer l'article : « Le sort des esclaves noirs », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le . URL : http://junior.universalis.fr/document/le-sort-des-esclaves-noirs/

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