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Le Rouge et le Noir, de Stendhal (extrait) : une conversation mondaine

Dans la seconde partie du Rouge et le Noir (1830), c'est en jeune provincial que Julien Sorel découvre la haute société parisienne. Dans les salons de l'hôtel de Retz, Mlle de La Mole est l'objet de tous les regards. Stendhal rend le mouvement de la conversation à travers une suite de brèves répliques qui portent toutes sur la jeune femme.

Pour lui, il arriva séduit, admirant, et presque timide à force d'émotion, dans le premier des salons où l'on dansait. On se pressait à la porte du second, et la foule était si grande, qu'il lui fut impossible d'avancer. La décoration de ce second salon représentait l'Alhambra de Grenade.

– C'est la reine du bal, il faut en convenir, disait un jeune homme à moustache, dont l'épaule entrait dans la poitrine de Julien.

– Mlle Fourmont, qui tout l'hiver a été la plus jolie, lui répondait son voisin, s'aperçoit qu'elle descend à la seconde place : vois son air singulier.

– Vraiment elle met toutes voiles dehors pour plaire. Vois, vois ce sourire gracieux au moment où elle figure seule dans cette contredanse. C'est, d'honneur, impayable.

–  Mlle de La Mole a l'air d'être maîtresse du plaisir que lui fait son triomphe, dont elle s'aperçoit fort bien. On dirait qu'elle craint de plaire à qui lui parle.

– Très bien ! voilà l'art de séduire.

Source : Stendhal, Le Rouge et le noir, 1830 (extrait)



Pour citer l'article : « Le Rouge et le Noir, de Stendhal (extrait) : une conversation mondaine », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le . URL : http://junior.universalis.fr/document/le-rouge-et-le-noir-de-stendhal-extrait-une-conversation-mondaine/

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