Le rôle esthétique du mobilier
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Le meuble, avant tout utilitaire, finit par jouer dans la demeure un rôle esthétique. L'architecture exerce dans ce sens une grande influence : les éléments décoratifs des monuments se retrouvent sur les meubles, et les lignes générales sont souvent semblables.
Les architectes donnent fréquemment des dessins de meubles et guident le goût par des recueils d'ornements. Ils intègrent le mobilier à l'architecture, soit en créant des éléments fixes (placards, étagères, bancs), faisant corps avec le bâtiment et n'étant plus au sens propre des « meubles », soit en harmonisant étroitement le décor intérieur (boiseries, espaces) avec le mobilier qui lui est destiné.
L'équilibre entre l'aspect décoratif et la fonction d'un meuble reste l'idéal du créateur. À chaque époque, il ne peut être réalisé que par une connaissance profonde des possibilités techniques des matières mises à la disposition de l'artiste, des besoins de la clientèle et du goût dominant. Les tendances d'un courant artistique (baroque, rocaille, cubisme, entre autres) sont bien souvent révélées au public le plus large par les objets mobiliers. Les meubles luxueux, utilisés par un petit nombre de privilégiés, exercent une attraction telle qu'ils sont imités. Ce phénomène est vrai depuis l’Antiquité : le peuple égyptien possédait des coffres en bois peints en noir avec un filet blanc pour imiter les coffres d'ébène incrustés d'ivoire ; pour copier les sièges en bronze de l'aristocratie, les Romains avaient des fauteuils de même forme en osier, comme le montrent les bas-reliefs. L'idéal esthétique est presque uniforme pour l'ensemble d'une population à une époque donnée : on parle de styles (style Louis XIV, style rococo, style Empire).
