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Le muralisme mexicain

Le muralisme est un courant artistique du 20e siècle originaire du Mexique. Il se caractérise par l'exécution de grandes fresques murales dans l'espace public exprimant un contenu idéologique populaire et pédagogique, issu de la révolution mexicaine de 1910. Les principaux représentants de ce courant sont Diego Rivera, David Alfaro Siqueiros et José Clemente Orozco.

Divers thèmes dominent le muralisme : l'homme mexicain dans ses fêtes, ses activités productives, son éducation et sa participation à la révolution, dont les grandes figures (Pancho Villa, Emiliano Zapata) peuplent les fresques.

Rapidement, les peintures murales de David Alfaro Siqueiros et Diego Rivera délivrent un message idéologique communiste. Certains panneaux des fresques de Rivera au ministère de l'Éducation nationale (1923-1928) s'intitulent Chant de la révolution prolétarienne ou Chant de la révolution agraire. Siqueiros peint Enterrement d'un ouvrier sacrifiéMère prolétarienne, etc.

En 1922, le Syndicat des peintres, sculpteurs et ouvriers techniques, présidé par Rivera, publie une « déclaration sociale, politique et esthétique », où il condamne la peinture sur toile (peinture de chevalet) parce qu'elle est « aristocratique » et «glorifie l'art monumental, parce qu'il est « propriété publique ». L'art devient une « puissance d'éducation et de lutte ». Il s'agit donc de promouvoir une peinture compréhensible par tous, mais sans tomber dans un art purement décoratif.

Le langage pictural tente d'établir une connaissance et une communication par le regard, en s'adressant à un public qui ne fréquente pas les musées et en transcrivant des gestes et des attitudes qui n'avaient jamais été représentés dans la peinture mexicaine. Ces fresques se font souvent sans logique chronologique et spatiale. On revoit l'histoire du Mexique à travers les gigantesques fresques de Rivera du Palais national. Cette relecture est souvent tournée contre l'entreprise coloniale espagnole au Mexique, qui avait débuté en 1519 : dans les peintures de Jean Charlot, il ne subsiste de la Conquête plus que des corps indiens martyrisés, dépecés, transpercés par des guerriers espagnols changés en criminels. Dans Le Franciscain, Clemente Orozco montre un moine embrassant un Indien pour mieux aspirer sa substance vitale ; Rivera donne de Cortès l'image d'un être dégénéré.

Pour citer l'article : « Le muralisme mexicain », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le . URL : http://junior.universalis.fr/document/le-muralisme-mexicain/

Ce document est lié à l'article RIVERA, Diego (1886-1957)