Le Jésus des historiens
Ce document est lié à l'article «
Les faits que l'historien peut avancer concernant la vie de Jésus se réduisent à peu de chose. Ils sont issus de documents qui ne cherchent pas à être objectifs, mais témoignent de la foi des premiers chrétiens : les Évangiles.
Originaire d'une province obscure de l'Empire romain, Jésus a sans doute une trentaine d'années lorsqu'il commence sa mission publique. Il prêche en Galilée, sa patrie, où il recrute des disciples. Son enseignement, enraciné dans la tradition juive, est marqué d'une autorité particulière. Il ne commente pas les Écritures, mais parle comme un prophète inspiré. Il annonce la venue imminente du Royaume de Dieu et la nécessité de se soumettre, avant qu'il ne soit trop tard, à la volonté de Dieu, qu'il appelle son Père. Il utilise un langage clair, des images et des paraboles simples, accessibles au peuple.
Cet enseignement et les guérisons qu'il accomplit, comme le font alors d'autres rabbis (des guides spirituels juifs), attirent sur lui l'attention des Galiléens. D’après les Évangiles, cet enseignement lui vaut aussi l'hostilité de certains courants du judaïsme d’alors, dont celui des pharisiens. Ceux-ci l’auraient considéré comme un gêneur et auraient cherché à le prendre en faute.
Quelques mois plus tard, Jésus monte à Jérusalem avec ses disciples pour la Pâque (la fête juive de Pessah). Les Évangiles nous le montrent enseignant dans le Temple, aux prises avec les légistes et les membres du sacerdoce (les prêtres). Arrêté de nuit, abandonné par ses amis, il est mené devant le sanhédrin (tribunal suprême du judaïsme), puis conduit chez le procurateur romain, Pilate. L'accusation portée contre Jésus, lors de sa comparution, est d'ordre politique : il se serait dit « roi des Juifs ». Il est condamné à être crucifié et meurt sur la croix, sans doute la veille de la Pâque, sans qu'on puisse préciser l'année (autour des années 30). Bientôt après, ses disciples proclament leur certitude que leur maître est ressuscité.
Au total, ce qu'on connaît le moins mal du Jésus historique, ce sont les dernières heures de sa vie, qui représentent une bonne part du récit évangélique, et surtout son enseignement. Mais le lecteur des Évangiles, historien ou non, se retrouve finalement devant la question que se posaient déjà ses contemporains : « Qui est-il ? ».