Le jdanovisme ou le contrôle de la culture en Union soviétique
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Andreï Jdanov, proche collaborateur de Staline, chargé du domaine culturel, fixe, sous leur forme la plus extrême, un certain nombre de principes de la politique culturelle du Parti communiste pendant la période stalinienne. Cette doctrine, dans l'après-guerre, a reçu le nom de jdanovisme. Celle-ci subordonne la production artistique et intellectuelle à l'autorité du parti.
Le parti étant le représentant du peuple, les dirigeants sont l'expression du parti : ainsi leurs exigences sont données comme étant celles du peuple. La littérature doit jouer un rôle éducatif, elle doit exalter le travail des Soviétiques et leurs qualités morales, elle doit éclairer leur avenir : elle doit servir le peuple, et donc son parti. Le rôle du parti et de l'État est de faire preuve de vigilance pour empêcher les écrivains qui ne respectent pas ces règles de « pervertir » le peuple et la jeunesse. Tout art ne répondant pas aux canons artistiques dits populaires est « décadent ».
L’Union soviétique étant le premier pays socialiste, et donc exemplaire, sa littérature est forcément la meilleure. Tout critique ou tout écrivain suspect de s'inspirer d'auteurs étrangers est accusé de « cosmopolitisme » et de trahison vis-à-vis de son peuple. Si ce thème apparaît dès 1946, il prend toute sa force en 1948 : on assiste à une véritable « chasse aux sorcières ». Cette grande vague de terreur prend fin avec la mort de Staline en 1953.
Même si quelques œuvres de valeur ont pu paraître pendant cette période, elle reste la plus pauvre et la plus sombre de la vie culturelle soviétique. En 1956, après la dénonciation de ces « erreurs », les écrivains et artistes persécutés sont réhabilités, et le jdanovisme est condamné.