La technique de la céramique
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L'art de façonner l'argile pour en faire des objets, rituels ou domestiques, nécessaires à l'homme apparaît chez les peuplades primitives sédentaires. Il se maintient sans discontinuité jusqu'à l'époque industrielle contemporaine. Les tessons de céramique sont toujours des témoins sûrs de la présence de l'homme et constituent des documents sociaux précis, car les progrès de la céramique suivent de très près les progrès de la civilisation.
On observe la continuité de la technique céramique. Les 3 opérations essentielles pour la fabrication d'un objet d'argile plastique sont demeurées à peu près les mêmes au cours des âges : le lavage et le pétrissage ; le façonnage ; la cuisson.
Le lavage et le pétrissage de la terre sont destinés à lui donner l'homogénéité nécessaire, à en chasser les bulles d'air. Les moyens les plus simples consistent à piétiner la terre (le marchage) ou à la battre.
Le façonnage se fit d'abord entièrement à la main en partant d'un boudin de terre (le colombin). L'invention du tour de potier animé d'un mouvement de rotation, qui remonte au moins aux premières dynasties des pharaons d'Égypte (sans qu'on puisse fixer sa date exacte), permet d'obtenir des objets à plan circulaire parfait.
L'opération, plus élaborée, se fait en 2 temps : l'ébauchage, qui donne la forme par la pression des mains, et le tournassage, qui l'affine et la précise à l'aide de quelques outils. Pour les pièces de forme asymétrique ou anguleuse, il faut les déformer après tournage ou revenir à la méthode primitive du colombin, ou encore procéder par moulage. Les parties annexes telles que goulots, anses, etc., sont exécutées à part et fixées à cru, à la barbotine (argile délayée).
Le façonnage par coulage apparaît dans les dernières années du 18e siècle.
La fabrication des assiettes et des plats se fait aujourd'hui en série grâce au calibrage mécanique.
La cuisson va du simple séchage au soleil, ou au feu de bois en plein air, à la chauffe dans des fours en brique ou en terre réfractaire. La température de la cuisson tend à s'élever : elle ne dépassait pas 800 à 900 0C pour les poteries tendres des 16e, 17e et 18e siècles ; elle peut atteindre aujourd'hui plus de 1 400 0C pour les pâtes dures.
Le bois fut le premier combustible. L'usage de la houille fut introduit dès le 18e siècle, et la chauffe au charbon se généralisa au 19e siècle. Elle sera peu à peu remplacée par la chauffe au gaz, à l'électricité, au propane ou au mazout. La durée de cuisson, autrefois fondée sur l’expérience et l’habitude, est aujourd'hui réglable. Les fours modernes présentent des dispositions variées suivant qu'il s'agit du four intermittent dérivé de l'ancien four à globe, du four cellule, du four continu ou des fours-tunnels. À travers ces derniers, les chariots porteurs de pièces façonnées passent pendant 24 à 36 heures et plus.