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La polyphonie primitive

La polyphonie existait dans différentes régions du monde avant son essor prodigieux dans l'Europe du Moyen Âge.

Les polyphonies primitives se répartissent selon des « zones » définies, dont on a pu dresser une carte. Celle-ci fait apparaître, de l'Océanie à l'Irlande, une sorte de cordon continu que flanquent au loin de larges taches isolées en Afrique centrale ou australe, en Amérique précolombienne ou à la pointe de l'Islande. Il existe de véritables îlots, soit géographiques ou ethniques (par exemple en Grèce, où l'Épire seule connaît la polyphonie), soit liés à une forme définie (par exemple en Corse, où la paghiella polyphonique se détache sur un fond de répertoire monodique).

La forme polyphonique la plus primitive est sans doute le tuilage, superposition occasionnelle de la fin du chant d'un groupe (ou soliste) avec le début de celui d'un autre ; puis vient l'ornementation hétérophonique, dans laquelle plusieurs interprètes exécutent simultanément la même partie avec des variations différentes d'une voix à l'autre ; les bourdons, vocaux ou instrumentaux, peuvent quant à eux être simples ou doubles, fixes ou variables. On aborde ensuite la large famille des chants parallèles, généralement construits sur un intervalle uniforme, non toujours systématiques, et souvent liés à de courtes formules de refrain indéfiniment répétées. Des parallélismes à 3 voix se rencontrent dans quelques régions (Sardaigne, Géorgie).



Pour citer l'article : « La polyphonie primitive », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le . URL : http://junior.universalis.fr/document/la-polyphonie-primitive/

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