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La nature morte dite la « table servie »

De 1600 à 1620, de l'inventaire du réel entrepris par les maniéristes et de l'étalage de victuailles à la manière de Pieter Aertsen découlent le thème de la « table servie ». Ce thème s'internationalise progressivement.

La nature morte dite de la « table servie » est une disposition aérée, le plus souvent en vue plongeante, de comestibles et de vaisselles (déjeuner, dîner, dessert, collation), voire de coquillages et autres objets précieux. Les contours sont précis et les couleurs vives sont soutenues par un éclairage uniforme.

Ce genre est illustré en Hollande, à Delft et à Haarlem surtout, avec des compositions plus ou moins élaborées mais toujours d'une certaine densité plastique, par des artistes comme Floris Van Dijck, Nicolas Gillis, Floris Van Schooten et Balthasar Van der Ast. Ce courant se fait plus raffiné et plus intime en Flandres, avec Clara Peeters, Osias Beert, Jacob Van Es, Jacob Van Hulsdonck et Jacob Van Essen. En Allemagne, ce courant est parfois plus austère, avec Daniel et Isaac Soreau, Peter Binoît, Georg Flegel et même le luministe Gottfried von Wedig (Collation à la chandelle).

L'art des bouquets, des guirlandes et des couronnes de fleurs, qui, parfois, se conjugue avec les motifs de la « table servie », connaît un essor parallèle. Les principaux représentants sont le Hollandais Ambrosius Bosschaert l'Aîné, qui place ses bouquets dans des niches ouvertes sur un fond de paysage et le Flamand Jan Brueghel de Velours, qui utilise le langage symbolique des fleurs et la guirlande entourant un sujet religieux ou un portrait.

Pour citer l'article : « La nature morte dite la « table servie » », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le . URL : http://junior.universalis.fr/document/la-nature-morte-dite-la-table-servie/

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