Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

La naissance du surnom d’Eddy Merckx : le « Cannibale »

Ce document est lié à l'article «  MERCKX, Eddy (1945- )  ».

Quand il s'alignait au départ d'une épreuve, même secondaire, le Belge Eddy Merckx voulait toujours la victoire. Durant 10 ans, il imposa sa marque au peloton. Cet appétit de victoires lui valut le surnom de « Cannibale ». C’est à l’occasion du Tour de France 1969 que ce surnom est né.

En 1969, Eddy Merckx participe pour la première fois au Tour de France. Le gagner est donc son objectif numéro 1 cette année-là. Cela ne l'empêche pas de remporter Paris-Nice, Milan-San Remo, le Tour des Flandres et Liège-Bastogne-Liège en début d'année.
C'est lors de cette édition de la Grande Boucle qu'il va devenir pour tous le « Cannibale ». Dès les premières pentes du ballon d'Alsace, il se porte à l'attaque et, à l'arrivée, il relègue les principaux favoris à près de 5 minutes. Il endosse déjà un maillot jaune qu'il ne quittera plus. Il confirme son autorité dans les Alpes comme lors des étapes disputées contre la montre. Au départ de la dernière étape pyrénéenne (Luchon - Mourenx-Ville nouvelle), ses adversaires sont définitivement battus. Pourtant, Merckx va réaliser un exploit qui marquera toute une génération de champions. Il passe en tête au sommet du col du Tourmalet, bascule dans la descente. L'arrivée est située à 130 kilomètres. Eddy Merckx se lance alors dans un incroyable raid solitaire. Son avance ne cesse de croître. Il franchit l'Aubisque avec 7 minutes d'avance. Mais il doit encore accomplir 50 kilomètres dans la plaine, sous la canicule, pour rallier l'arrivée. Il relègue tous ses concurrents à 8 minutes et plus. Eddy Merckx remporte le Tour de France dès sa première participation. Le deuxième, le Français Roger Pingeon, est à 17 min 54 s, l'écart le plus important depuis la victoire de l'Italien Fausto Coppi en 1952. Maillot jaune, maillot vert, classement du meilleur grimpeur, classement par équipes avec ses partenaires de la formation Faema, 6 victoires d'étape : Eddy Merckx a tout raflé.
À quelques jours de l’arrivée, un coureur de l’équipe Peugeot avait reçu la visite de sa fille. Moqueuse, celle-ci lui dit : « Dis-donc, ton Belge, il ne vous laisse même pas les miettes, c’est un vrai cannibale... » Amusé, il propagea le sobriquet dans le peloton. Un surnom était né.
 

Classification

Pour citer ce document

Encyclopædia Universalis. La naissance du surnom d’Eddy Merckx : le « Cannibale » [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )