La naissance du jazz
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Dès ses origines au début du 20e siècle, le jazz est une musique intimement liée à l’histoire de la communauté afro-américaine.
C’est aux alentours de 1900, à La Nouvelle-Orléans, dans l’État de Louisiane, que naît l'art instrumental du jazz. Cette ville, très animée, connaît une vie musicale importante, fondée sur un répertoire de danses alors à la mode comme la marche ou le quadrille. À cette époque, les Afro-Américains subissent une forte ségrégation raciale et sont cloisonnés dans certains quartiers de la ville. Ils ont l’idée de recréer selon leur sensibilité les airs à la mode qu’ils entendent, en y ajoutant des rythmes syncopés. Ces musiciens noirs se rassemblent pour former des orchestres (appelés « spasm bands ») qui jouent avec des instruments bricolés (banjos faits d'une boîte à fromage, contrebasses obtenues à partir d'un tonneau).
Une nouvelle formule s’élabore également : le ragtime (morceau de piano déhanché, écrit autour de 3 thèmes) qui fait fureur dans les bars des quartiers noirs de La Nouvelle-Orléans.
Enfin se développent des fanfares noires, qui jouent des marches, des quadrilles, ainsi que des morceaux composés par des pianistes. Ces ensembles se produisent notamment pour des défilés, des enterrements, des pique-niques, des réunions électorales, des bals de banlieue. Grâce à leur réputation croissante, ils finissent par forcer les portes des « saloons » et dancings de La Nouvelle-Orléans et à se produire ainsi dans des lieux de concerts.